Débarquement en solitaire [Privé GM]

Spoiler:

L

e silence aquatique entourait Saladin qui nageait à présent depuis bien une dizaine de minutes, complètement seul dans cette immensité aqueuse. pas un poisson, ni âme animale qui vive, comme si tout était calme, mort. Son vêtement d'isolation thermique, recouvert par un scaphandre autonome lui irritait la peau, lui qui n'était pas familier à son port. Bien sûr, il avait fait des stages de plongée, mais n'en avait jamais trop eu besoin dans le cadre de son emploi. Il faut une première fois à tout. En outre, bien qu'il n'était pas du genre douillet, son détendeur commençait à lui faire mal à la bouche, qu'il sentit pâteuse, tandis qu'il continua à nager avec énergie vers sa destination quelque peu incertaine. Il utilisait ses palmes pour se propulser plus rapidement dans l'eau, avec la force de poussée, pouvant évoluer à sa guise dans l'eau grâce à son système d'autonomie... qui n'était pas éternel non plus. L'homme put entr'apercevoir au travers de son masque et de la surface proche de l'eau que la lune semblait grosse et lumineuse, éclairant non loin un rivage semblant fait d'abords rocheux. Il s'en approcha, avant de sortir uniquement la tête de l'eau, et de scruter les lieux avec prudence. Saladin se trouvait dans un paysage forestier, plongé dans une petite rivière qui faisait bras mort à la mer, où l'équipage du petit bateau furtif qu'il avait prit l'avait débarqué à la base pour qu'il rejoigne l'île à la nage en toute discrétion.

La rivière paisible bordait une vallée de pins montagneuse étrangement silencieuse. Au loin, le chef de station put apercevoir des massifs montagneux liés par un vieux ponts chancelant, visiblement pour passer de l'un à l'autre. Il resta une bonne dizaine de minute avec le corps complètement immergé à l'exception de la tête, scrutant le décor, avant de se hisser à la surface en glissant sur le sol, se collant derrière un gros rocher. Un moment de répit, bref mais nécessaire. Le roux ôta avec bonheur son masque et son détendeur, prenant une bonne bouffé de l'air frais du soir, cependant sans faire de bruit, avant d'ôter sa cagoule thermique pour libérer ses cheveux longs. Désavantage de ce genre de coiffure, inconfortable en plongé. Enfin ce n'était pas un homme-grenouille né, notre agent de la CIA, même si ses pieds munis de palmes lui donnèrent un instant l'impression d'avoir un gros manque de classe, ces dernières donnant à ses jambes l'allure des pattes postérieures d'une grenouille. Après un dernier coup d'œil aux alentours, Saladin entreprit de se changer, ôtant gilet de stabilisation, combinaison, palmes, bottillons de plongée, ceintures de lest munie de plombs. Le manomètre sur son unique bouteille indiquait à 17 bar qu'il lui restait environ 10 minutes d'oxygène respirable. Ce devrait être suffisant. De toute façon il devrait laisser son matériel là, en cherchant une cachette.

En attendant Saladin enfila une chemise stricte et un pantalon à pinces, avec des mocassins de cuir noir cirés, pour se donner une allure de simple civil. Ce qu'il était plus ou moins. Il s'attacha les cheveux en une fine queue de cheval. Bien que son allure était des plus féminine, il ressemblait à son "véritable sexe" dans cette tenue, et bien qu'il pourrait aussi passer pour une femme dénuée de poitrine, sa voix grave le trahirait certainement. mais pour le moment il n'avait aucune raison à se travestir, bien entendu. Il était en mission. L'homme avait débarqué séparément de son équipe, et il faudrait établir un contact radio pour tenter d'identifier les points de débarquement et se concerter sur un point de réunion, de préférence hors de la ville de Sirius. Refermant la chemise en la boutonnant sur son torse peu viril, il passa ensuite son Holster d'épaule, avec son fidèle Hardballer, pour se pencher sur son équipement et l'emballer du mieux qu'il pouvait, le cachant derrière un rocher. Il n'y avait pas beaucoup de gens qui passaient par ici, sans nul doute. Peut-être cette cache suffirait-elle. Ou pas, mais à ce moment là il serait déjà bien loin.

Dépliant sa carte, Saladin observa un instant la lune, qu'il trouva anormalement grosse. Surement un effet d'optique du à la décompression. Par chance, il avait débarqué en dehors de Sirius, non loin du camp des Marines. Car oui, la CIA savait pertinemment où le capitaine Clark avait débarqué ses hommes. Mais ce dernier, quant à lui, n'avait aucune information sur la venue des membre de la Central Intelligence Agency à Sirius. Restait à savoir où avait débarqué Manthis et les autres... Il sortit donc son émetteur-récepteur et se connecta sur la fréquence réservée.

"Roger, Manthis, vous me recevez. Ocelot à Manthis."

Aucune réponse, rien que de la "neige hertzienne". Était-ce l'air enrichi en oxygène qu'il avait inspiré qui lui jouait des tours? Le Kurde réitéra sa demande, mais toujours le silence. Rebecca avait peut-être eut des ennuis sur la route... Saladin fronça gravement les sourcils, ne cédant pas à la situation. Il allait attendre un instant, joindre les autres membres. Ensuite il rejoindrait le camp des Marines qui devait posséder du matériel radio plus perfectionné. Ils devraient, par arrêté du Gouvernement, pouvoir lui céder une Jeep et quelques hommes pour aller chercher son équipe. Il n'eut aucun contact avec Wolf et Raven. Restait le dernier de la bande, Erwan Wilder, dont le canal semblait fonctionner et d'où il entendit une voix, avant que la communication ne coupe. L'endroit semblait peu propice à la connexion radio. Ce n'était pas très grave, il allait se déplacer, ce qu'il fit dans l'instant pour emprunter un petit chemin de terre qui le mènerait sur le pont, d'où la réception serait bien meilleure, puisqu'il s'agissait d'un coin en hauteur...

Et la lune, si pâle et si grosse, comme si elle-même était malade, éclaboussant l'air de reflets d'ambre souillée, et l'eau de lumière faible qui dansait sur sa surface comme un halo de diamant qui auraient perdu tout leur éclat.

Fréquence 140.48. La seule qui ait répondu. La suite des opérations serait peut-être délicate.

POST PNJ :

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Saladin n'était plus seul. Non pas qu'une foule s'approchait, se tenant même devant lui ou accourait à sa venue. Non.... mais son oreille aiguisée aurait put aisément entendre le cortège qui s'approchait. Une voix puissante et gutturale en couvrant une autre, non plus fluette mais bien moins imposante. Mais cette voix bien que dominante de par sa puissance vocale n'en était pas soumise de par son ton... Quelques arbres couvraient alors les nouveaux venus, mais il était certain au discours perceptible que le petit groupe, qu'un minimum de discernement aurait permit d'établi qu'il était composé 'aux moins deux personnes, se trouvait non loin...

"On pourrait pas recruter une troisième personne ? Comme ça ce serait à elle de porter les filles et moi je pourrais superviser son travail ! La surveiller ! Et toi tu me superviserais en train de superviser, tu serais encore plus haut placé ! Tu serais le superviseur du superviseur ! Ça t'irait bien, tu ne trouve pas ?

Une voix forte, oui, une voix grave, très grave... mais portant quelque chose ne collait pas. Oui un petit côté enjoué, comme si cette proposition se voulait des plus sérieuses, la fébrilité d'une réponse affirmative attendue...

"Tu ne pourrais pas être moins bruyant, tu veux les attirer ma parole ?!"

La voix qui lui répondit se fit plus agacée, un brin d'autorité étant décelable en cette dernière, une manière de dire il suffit... Cependant cette voix se fit faible, appliquant son propre conseil.

"Pffff.... n'empêche que mon idée n'est... .... Roy..."

Une phrase qui ne put se terminer, le second interlocuteur visiblement ne pouvant en supporter plus, sortit un couteau qu'il appliqua près de la gorge du premier homme. Le regard très sérieux qu'il afficha en imposa suffisamment au premier homme, plus petit, plus lourd pour qu'il ne se taise alors. Le petit groupe s'était alors bien rapproché, se trouvant non loin du pont s'apprêtant à le traverser. Le second homme tenait toujours son couteau, s'approchant d'une masse prenant place sur l'épaule du premier... Que pouvait il transporter... un corps ? Oui, sans le moindre doute possible, il ne pouvait en être autrement. Une jeune fille, fine visiblement. Dormait elle encore, assommé par le coup porté par cet homme si imposant...

En effet, alors que le prêtre, dont l'identité se voyait alors dévoilée sous celle d'une des deux comparses, retenait l'attention d'Abbigail, ce même premier homme en avait profité pour l'assommer. Pourquoi ? Cela personne ne le savait alors. La lame du couteau, froide, meurtrière, passa alors effleurer les vêtements d'Abbigail. Le plat de cette même lame se retrouvant au niveau de l'épaule de la demoiselle, de son cou, de la lanière de son appareil... Était elle réveillée ? Ce qui était alors certain, c'est que l'homme, toujours vêtue de sa tenue de prêtre ne pouvait s'en apercevoir, le visage d'Abbigail semblant retomber lourdement... il ne cherchait lui même guère à savoir si oui ou non la demoiselle serait réveillée. Abbigail qui restait attachée, entravée par une fine corde lui serrant la taille, une autre venant retenir ses poignets.

"Quel joli visage, cette jeunesse, cette fraîcheur ne sera pas pour lui déplaire..."

Un instant le couteau eut une caresse lancinante, venant toucher directement la peau d'Abbigail, le métal pouvant être ressenti à l'arrière du cou de la demoiselle. A cet instant Roy, et non Red comme il avait put le prétendre, sourit, mais un sourire qui n'avait rien de bienveillant, scrutant les gestes d'Abbigail. Le second comparse, jetait quand à lui un oeil aux alentours, immobilisé, ayant crut entendre un caillou retomber à même le sol. Ce qu'il était certain c'est que Saladin n'avait pas encore été décelé. Seul un doute planait. Roy quand à lui semblait éprouver un plaisir certain en cet instant, comme tenant non lui un jouet duquel il tenait à profiter...

Ca faisait un mal de chien n’empêche. Comme si on l’avait assommée avec un truc super lourd. Oh. En fait, c’est ce qui s’était passé. Intérieurement, Abbigail bouillait de rage. Comme avait-elle réussi à être si stupide. Sa mère ne lui avait pas assez répété de ne pas faire confiance aux inconnus visiblement. Dans tout les cas, elle avait de sacrés ennuis à présents. Et une migraine pas possible aussi. Cependant, migraine ou pas migraine, l’adolescente arriva, plus ou moins, à garder ses derniers neurones en état de marche puisqu’elle garda les yeux bien fermés, histoire de ne pas se faire tuer au réveil. Pour être tout à fait honnête, la jeune fille avait peur. Très peur même. Pour ne pas dire qu’elle était terrifiée en fait. Simplement, grâce à des heures passées devant sa télévision à regarder des téléfilms d’aventure stupides, elle avait apprit qu’il ne fallait jamais montrer sa peur. De toute manière, un héros arrivait toujours pour sauver la belle en détresse. Quoique… C’était tout de même un brin la réalité là.

Dans l’esprit d’Abby, ses pensées étaient toutes mélangées, bien qu’une au sujet du fait qu’elle ne voulait pas mourir ni qu’il lui arrive quoi ce soit semblait primer sur le reste. Et bien sûr, la jeune fille restant fidèle à elle-même, elle était outrée qu’on la traite comme un vulgaire sac à pommes de terre. Non mais, elle méritait tout de même qu’on fasse un peu plus attention à sa personne ! D’ailleurs, si jamais elle avait l’occasion de pouvoir se plaindre, sans risquer sa peau, elle le ferait haut et fort. Mais bon, même elle pouvait comprendre qu’il fallait mieux qu’elle joue la personne dans les vapes pour le moment. A quel moment avait-elle reprit conscience au fait ? Bonne question. Sans doute quand le sale type qui l’avait entraîné dans ce pétrin avait haussé le ton. Mais, elle n’avait quasiment rien comprit à ce qu’ils disaient. Si ce n’est qu’elle avait encore plus de problèmes que le jour où elle s’était retrouvée encerclée par des zombies le mois dernier.

Il fallu à l’adolescente beaucoup de self-control pour ne pas se mettre à hurler lorsque la peau du couteau de l’autre cinglé toucha sa peau. Etait-ce bien un couteau déjà ? Ca, la jeune fille n’en avait pas la moindre idée. Mais, puisque c’était du métal, que c’était glacé, elle en déduisit que ça devait être ça. Attendez une minute… Il venait de la frôler là ? Non mais, c’est que ça pouvait faire des cicatrices ce genre d’objet, il était pas bien là. Elle manqua de lui faire la remarque mais songea assez vite que se serait sans doute assez inutile. Est-ce qu’il se rendait compte qu’il aurait pu abîmer sa peau magnifique l’autre au moins ? Sans doute que ce n’était pas le moins du monde sa préoccupation à cet instant. Par contre, si son attention avait été que la jeune fille ne se réveille, c’était plus ou raté. Il était hors de question qu’elle n’ouvre les yeux pour l’instant. Dieu seul sait ce que ce faux-prêtre pourrait lui faire si jamais elle ne faisait que relever la tête.

Ah non. Pas les larmes Abby ! La pauvre gamine n’y pouvait pas vraiment grand-chose aussi. Ce n’était pas de sa faute si elle était terrifiée, qu’elle avait une migraine affreuse et qu’elle ne savait même pas où elle était. Mais bon, tant qu’elle gardait les yeux fermées, elle sentait qu’elle pourrait plus ou moins retenir ses larmes. Parce que si jamais elle se mettait à sangloter comme une mioche, c’était sûr que ça allait lui attirer des ennuis. Et elle en avait déjà assez comme ça pour être honnête. C’était un de ces moments merveilleux dans la vie d’Abbigail Stray où elle regrettait presque de ne pas avoir grandit dans une famille de militaires ou elle aurait apprit à se battre, même attachée. Parce que sa connaissance en marques de chaussures de luxe ne lui servait strictement à rien là. Il serait sans doute assez difficile de dire si ce fut la pensée des chaussures ou bien la peur panique qui firent oublier à l’adolescente le silence qu’elle s’était auto-imposé, mais en tout cas, sa tête se redressa un brin. Ses yeux en profitèrent pour s’ouvrir et la vision de l’adolescente fut rendue floue par les larmes qui coulaient sur ses joues. Mais le pire, pour les deux abrutis qui l’avaient enlevé, c’est que si jamais ils n’avaient pas voulu être repérés, c’était plus ou moins foutu pour eux.

« Mais lâchez-moi, espèce de dégénéré ! »

Il faut dire que la jeune fille avait toujours une voix qui montait assez facilement dans les aigus et qui était, il faut bien le dire, plutôt douloureuse pour les oreilles lorsqu’elle s’énervait. Comme ça, même si elle mourrait, elle aurait au moins cassé les oreilles de ses ravisseurs avant. Cependant, la jeune membre des Assombra n’avait pas du tout l’intention de mourir. Et elle comptait bien à ce que quelqu’un vienne la sauver, là, maintenant. Même s’il y avait peu de chances pour que ça arrive.

S

aladin arrêta un instant sa marche, comme prit d'un pressentiment. Son instinct le trompait rarement, et préféra se mettre en mode "prudence", juste au cas où. L'homme resta un instant sa bouger, profitant du silence glauque des lieux pour écouter tout bruit suspect, posant un genoux à terre, la main sous son aisselle, contre le Holster de cuir de son Hardballer. Le fait de s'accroupir près du sol fit débouler quelques gravats dans la rivière, et Saladin pesta contre cette mauvaise habitude, ne faisant pas de vieux os à cette place, se déplaçant latéralement avec rapidité vers un gros rocher pour se cacher derrière, pratiquement au moment même où il entendit une voix de femme suraiguë hurler un « Mais lâchez-moi, espèce de dégénéré ! » presque hystérique. L'agent de la CIA plissa légèrement les yeux, ses tympans agressés, et eut le réflexe de dégainer son Revolver lourd. Une agression, ici. Il se tenait dos à la paroi rocheuse froide, les deux mains sur son armes, attendant le bon moment.

Une minute, puis deux, et il bougea. L'androgyne ne se doutait pas qu'il exauçait là le fou vœu de la captive des deux hommes. Car il avait identifié trois voix distinctes : deux d'hommes, une de femme. Sirius était une zone de non-droit, et nul doute que Saladin n'hésiterait pas à tirer pour tuer s'il le fallait. De toute façon, il n'avait jamais vraiment hésité. Il se cacha derrière un autre gros rocher, se décalant pour voir un peu mieux, et éventuellement faire un tir à couvert. Il vit deux silhouette masculines penchée sur une forme fine, indéniablement féminine. Ha ce que les Humains devenaient barbares quand le climat poussait au désespoir. C'était répugnant. Cela dit le Kurde se dit que la situation méritait une action directe avec sommation. Qui sait, peut-être que ces types pourraient lui être utiles, tout comme cette fille. Il n'était absolument pas tenu de la sauver, car dans cette zone, la non assistance à personne en danger n'était pas reconnue.

Cela dit, il n'hésita pas très longtemps, car l'indécision n'était pas dans ses habitudes. Comme un diable sortant de sa boite, le chef de station sortit de derrière son rocher, pointant directement la tête du plus grands des deux hommes, tenant son arme imposante au long canon d'une seule main, la tenant de manière horizontale pour effectuer éventuellement un balayage en utilisant le recul de l'arme, et ainsi tirer deux fois très rapidement sans presque avoir à viser le second homme.

"On s'écarte doucement, s'il vous plais messieurs."

Le ton de sa voix était aussi dur que son regard, celui de quelqu'un qui n'hésiterait surement pas à tirer pour tuer. Sa main ne tremblait même pas, et bien que son allure androgyne, assez féminine, pouvait faire croire qu'il était frêle, il n'était pas le genre d'homme a faire des paroles en l'air. Saladin resta attentif aux moindres mouvements des deux hommes, constatant que le plus petit des deux était armé. Le Kurde se mit un peu plus d'aplomb sur ses jambes, ne semblant pas plaisanter.

"Ou sinon j'aurais le regret de devoir réduire votre mobilité, voir dans le pire des cas de devoir mettre un terme à vos existences, Gentlemen."

Termina t-il en souriant.

Provocation gratuite, car Saladin était persuadé que les deux rapaces ne lâcheraient pas aussi facilement leur butin vivant, surtout pas pour sa belle gueule et quelques sommations sans tirs. Ilo n'était pas d'un naturel bavard, mais se comporter comme cela était une feinte pour pousser les hommes à la faute par colère. On verrait bien. En tout cas il les avait en joue et attendait patiemment la suite des évènements.

POST PNJ :

Le faux prêtre se délectait en cet instant, profitant de la très grande tranquillité rassurante qui prédominait, seul le vent battant des feuilles non loin perturbant le calme sécurisant qui était alors instauré. Oui, il ne profitait, jouant de sa lame sur la peau d'Abbigail, pauvre brebis égarée qui, par trop grande naïveté, était tombée entre ses mains. La lame qu'il tenait en main continuait de se promener, Abbigail ne semblant alors pas réveillée, n'étant alors pas coupable du moindre mouvement. Sur l'instant il émit un petit soupir de déception, il aurait tant aimé jouer d'elle. Cependant le désagrément du perfide personnage fut des plus brefs. La tête de la jeune fille se relevant un minimum, passage peu perceptible mais permettant de voir que la belle au bois dormant reprenait peu à peu conscience. Puis, ce fut une voix forte et aiguë qui résonna au mieux, les lieux étant propice à ce qu'elle se propage... Très vite le premier personnage, celui portant la demoiselle, usant de sa main droite libre, fermant son poing. En un geste rapide, il donna un très léger coup sur son crane, ne lui occasionnant nul dommage, une très légère douleur, lui rabattant alors instantanément le caquet si cette dernière insisterait. La voix ennuyée du laron retentît.

"Tais toi ! Tu vas attirer les zombies, Roy me l'a dit.... hein Roy ?!"

Un peu de fierté dans sa voix, celle de s'être souvenu des paroles de son maître. Ce même maître qui quand à lui, se mit à attraper le visage par son menton, ne faisant que le relever légèrement plus. Le spectacle de ces yeux s'humidifiant arracha un certain plaisir à cet homme qui n'avait décidément plus rien d'un prêtre. L'espace d'un instant un sourire se profila au coin de ses lèvres, puis son expression changea radicalement. Ses sourcils s'abaissèrent comme empli de tristesse, un regard plus compatissant, mais gardant en ces lieux une lueur qui ne laissait planer nul doute. La situation l'enchantait,e le contentait. Oui il s'en réjouissait. Ceci dit, il prit la parole, son ton devenant sarcastique.

"Pécheresse ! N'as tu point appris que jurer était un mal ? Quel vilain pêché que celui ci ! Peut être devrais je te couper la langue pour éviter que cela se reproduise"

La main de Roy, qui ne répondait guère à son acolyte, se referma avec plus de fermeté sur la mâchoire d'Abbigail, elle qui était alors retenue ne pouvait plus émettre la moindre parole en cet instant. De son autre main il rapprocha son couteau du visage d'Abbigail, le faisant tournoyer avec langueur, ne pensant plus aux zombies que la demoiselle aurait put alerter. Un grand sourire malveillant se dessinant sur le visage de son ravisseur, son subordonné vraisemblable ne faisant quand à lui qu'hocher la tête, comme pour affirmer bêtement ce qu'avait put dire Roy. Ce même subordonné qui surveillant les alentours... avec suffisamment peu d'attention vraisemblablement ou tout u moins de vigilance. Si Saladin avait put se glisser assez furtivement, les capacités auditives, de concentration du lourd personnage n'avait sut l'aider. Ce rocher qui avait obstruer la vue, pour lequel il n'eut qu'une attention gênant la seule possibilité qu'il eut de s'apercevoir de la présence du furtif personnage. Quand à Roy, il se trouvait bien trop occupé à jouer d'Abbigail.

Le kurde fut bien vif, trop pour l'homme portant alors Abbigail, ne repérant l'agent de la CIA que bien trop tard pour esquisser le moindre geste, n'ayant eut que le temps de sortir son arme.. Arme dont il se servit pas, Roy étant tenue en joue, celui ci ayant lâché abby, levant lentement le bras lorsque la voix de Saladin s'éleva. Tout sourire disparut du visage de Roy, lui qui se tourna plus lentement vers l'homme aux cheveux rouge, cet homme qui le paraissait bien alors. Un visage fin, efféminé qui aurait put porter à confusion, mais une tenue et une voix plutôt grave qui trahissait plus aisément son sexe réel. Le visage de l'imitation de prêtre se fit plus dur. Visiblement l'homme ne plaisantait pas... une arme étant pointée sur Roy.

"Roy.. Roy"

Une voix inquiète, celle de l'homme portant Abbigail, ne masquant pas le semblant de peur qui y figurait, le ton fort démontrant quand à lui un semblant de colère sur la seconde appellation. Roy, quand à lui, jugea bon de s'éloigner légèrement, choisissant de repartir sur sa droite, la route se trouvant à sa portée, des arbres non loin... pourtant ce pistolet ne lui laisse nul échappatoire. Ceci dit, Roy n'était pas genre à laisser passer sans pour autant agir. Le ton de Roy ne se faisait pas hésitant, cachant au mieux l'angoisse qu'il pouvait alors ressentir, ne sachant pas si l'intrus plaisantait ou non... La provocation de Saladin ne l'avait pas touché jusqu'à lors, calme il lui ne faudrait plus pour perdre de son sang froid.

"Allons, pas besoin d'en arriver à ce genre d'extrémités... ne bouge pas *parle à son acloyte*... je suis sur qu'il y a possibilté de s'entendre"

Roy eut alors un léger regard lorsqu'il eut quelques paroles pour son ami, regard comme entendu, envers son compagnon, un simple regard des plus rapides. Sans même s'avancer, ni reculer, ne bougeant pas d'un cil il reprit là où il s'était arrêté.

"Il sera dommage que l'un d'entre nous soit blessé. *petite goutte qui perle près de sa tempe*... Une balle perdue et notre jeune amie pourrait passer ad patres dans la seconde... oui, ne bouge pas... mon ami est très nerveux, il serait dommage qu'il lâche dans le vide cette demoiselle. Nous n'avons rien à gagner à nous confronter... nous pourrions tous y rester... alors que chacun pourrait suivre la route qui est sienne comme si de rien n'était."

Le second personnage prenait un air plus sévère, du moins, grinçait des dents, tentant d'apporter un côté patibulaire à son personnage, avec plus ou moins du succès. Il se retenait de parler et d'agir visiblement. Il avait une pointe d"hésitation, de fébrilité présente, prêt à tirer au besoin. Il était visible à sa manière tremblante de tenir l'arme qui perdait de sa précision en cet instant, la situation l'inquiétait. La gâchette semblait le démanger. Il était probable qu'au moindre geste le coup partirait, avec exactitude... sans doute pas, mais il partirait, que ce geste provienne d'Abbigail toujours harnachée sur son épaule ou du militaire, la situation pourrait vite dégénérer. L'homme déguisé en prêtre testait quand à lui le nouvel arrivant, prenant des risques en étant conscient, mais se montrant un minimum mijoré en son attitude pour ne pas non plus trop inciter le Kurde à dégainer.

C’est qu’il l’avait frappé en plus l’autre là. Pourquoi un tel acharnement contre son magnifique corps ? Peut-être parce qu’elle venait sans doute de leur abîmer les tympans d’une manière assez sévère sans doute. Cependant, ils n’avaient qu’à pas l’enlever. Ainsi, quelque soit la manière dont on observait toute cette histoire, il semblerait que se soit l’adolescente qui avait raison. Après tout, c’était logique. Elle ne faisait que se défendre avec le peu qu’elle avait. Au lieu de la photographie, peut-être aurait-elle dû choisir un sport de combat tient. Certes, elle se serait sans doute cassée des ongles et d’autres trucs dans le genre, mais au moins elle n’aurait pas terminé dans le rôle du sac à pommes de terre. C’est que c’était humiliant tout de même cette histoire. C’est sans doute pour cela que quand l’autre crétin lui ordonna de se taire, elle se contenta de lui décrocher un regard noir. Enfin autant qu’elle pouvait le faire en pleurant à moitié. Mais le copain de l’autre espèce de faux-prêtre de seconde zone n’avait pas tellement d’être une lumière. Donc, elle se doutait de lui faire véritablement peur. De toute manière, elle inspirait plus la pitié qu’autre chose à cet instant.

Alors que la jeune fille comptait s’exprimer de nouveau, pour se plaindre bien sûr, un des deux dégénérés l’attrapa par le menton, la forçant à ravaler ses paroles. Cet homme ne lui inspirait qu’un dégoût étonnant quand on savait qu’Abbigail préférait en général éviter les gens que de les détester. Mais lui… Oh, si ça avait elle qui avait tenu le couteau entre ses mains frêles… Sans nul doute qu’elle aurait juste foncé dans le tas, juste pour le blesser, le faire souffrir. Et surtout, lui faire ravaler son faux air compatissant qui lui donnait des envies de meurtres. Pécheresse ? Il s’était regarder au moins avant de lui sortir une bêtise pareille ? D’eux deux, c’était lui le coupable, celui qui méritait de brûler en enfers. En plus, ce dingue voulait lui couper la langue. Ca, il en était hors de question. Après tout, Abbigail aurait besoin de sa langue quand on viendrait les sauver, pour raconter son histoire à un journaliste hyper-mignon qui la supplierait de l’épouser tout en vantant son courage et sa beauté.

A condition qu’elle s’en sorte fasse à Roy et à son acolyte bien sûr. Ce qui ne semblait pas être une mince affaire d’ailleurs. Cependant un retournement de situation sembla avoir lieu à cet instant car un nouveau personnage apparu au milieu de la scène. Les yeux embrumés par les larmes, il fallu quelques instants à la demoiselle pour bien distinguer qui était la personne qui venait d’arriver. Déjà, l’individu était armé. Ce qui était une assez bonne chose. Enfin, du moment qu’il ne la tuait pas en même temps que les deux autres. Quoique, se serait vraiment de la malchance de tomber sur un sadique aux tendances meurtrières tout de même. Mais bon, tout en sachant que la chance n’était pas réellement l’amie d’Abby en ce moment… En tout cas, l’homme, car s’en était bien un, semblait attendre, analyser la situation. Ce qui était bien plus intelligent que de juste foncer dans le tas par ailleurs. De son côté, la jeune fille se taisait, ayant enfin comprit qu’elle n’était pas vraiment utile à la situation. Cependant, elle suivait la discussion d’une manière attentive, tout en tâchant de cesser de pleurer, ce qui marchait plutôt bien et lui permettait de voir un peu plus clairement la scène.

Qu’est ce qu’il entendait exactement par ‘Dommage qu’il la lâche dans le vide’ exactement, l’autre ? Il n’en était pas question. Abbigail refusait de mourir ou de subir quoi que se soit de plus. La journée avait déjà été assez difficile comme ça. Et elle n’avait même pas prit de photos depuis plusieurs heures. A propos de son appareil, était-il toujours là au moins ? Ah oui. Tout de même. Sinon, elle aurait sans doute hurler pour casser les oreilles à tout le monde. Même si en théorie, la pauvre demoiselle en détresse doit attendre bien sagement son sauveur. Sauveur qui semblait être un homme avec de longs cheveux rouges et armé pour le coup. Eh bien, tant que ce n’était pas un Rambo qui se serait contenter de tirer dans le tas, ça allait très bien à l’ancienne lycéenne.

"Allons, pas besoin d'en arriver à ce genre d'extrémités... ne bouge pas *parle à son acloyte*... je suis sur qu'il y a possibilité de s'entendre."

"Si vous le dites, mon bon monsieur, si vous le dites."

Badina Saladin.

Le roux garda celui qui semblait être un prêtre en joue sans même que ses yeux ne cillent, ou même que sa main ne tremble, signe qu'il semblait être un tireur aguerri, mais aussi un, homme surement habitué à tirer sur des cibles humaines, qui n'hésiterait pas une seule seconde à tirer pour tuer Roy et son acolyte. Il regarda l'homme plus petit grincer des dents, tentant de prendre un air intimidant. Mais Saladin était totalement imperméable à l'intimidation, comme au stress ou au menace. Il était connu dans le services pour être un homme froid au calme Olympien. La situation était délicate et ce n'était pas le moment de flancher. Si Roy semblait tendu, Saladin quand à lui gardait cet air droit, impeccable, le visage totalement neutre voir détendu. Il ne trahissait rien de ses sentiments, car tout simplement il n'en avait pas. le Kurde terminait d'analyser la situation, la configuration des lieux, la position des cibles, l'angle de tir optimal, la vitesse présumée des individus et leurs possibles déplacements. Il compta qu'il ne tirerait pas plus de quatre balles, tout au plus, et au vue de la configuration de face, il ne se déplacerait pas entre ses tirs, sinon il perdrait en puissance de feu et en précisions. Il se baisserait, tout simplement.

"Il sera dommage que l'un d'entre nous soit blessé. Une balle perdue et notre jeune amie pourrait passer ad patres dans la seconde... oui, ne bouge pas... mon ami est très nerveux, il serait dommage qu'il lâche dans le vide cette demoiselle. Nous n'avons rien à gagner à nous confronter... nous pourrions tous y rester... alors que chacun pourrait suivre la route qui est sienne comme si de rien n'était."

"Je vous trouve bien bavard, monsieur "Roy", pour un homme en joue. Je ne perd jamais de balles, autrement que dans la tête de gens comme vous. Votre ami est certes nerveux, ce qui va le défavoriser s'il tire. Ensuite, il n'y aura pas de blessé de mon côté, comme du votre. Du votre il n'y aura que deux morts. Maintenant faites ce que je vous ai demandé.

Inflexible, totalement hermétique, voilà comment était le chef de station que la CIA avait envoyé à Sirius. Un homme qui savait faire des concessions, mais qui savait aussi que parfois, il ne fallait pas en faire. Il avait donné un ordre aux deux hommes, tout en sachant que cela les énerveraient. Il avait prit la bonté d'âme de faire une sommation à ces deux violeurs de pacotille; c'était suffisant. Saladin avait beau être un ange de patience, il n'avait pas toute la nuit non plus. Surtout que ce sauvetage n'avait en rien à voir avec sa mission. Il réfléchi un petit moment, sans quitter les deux hommes des yeux, passant de l'un à l'autre avec rapidité. Le plus dangereux? Le plus rapide? Le seul qui semblait armée ne lui parut pas vraiment dangereux pour lui, mais il préféra ne pas sous-estimer ses adversaires, tout émotifs furent-ils.

"Bon, soit."

Configuration difficile où sa précision serait mise en jeu. Il lui fallait tirer le premier, à coup sûr, pour ne pas risquer de recevoir une balle mais encore plus pour que le gros bonhomme ne se balade pas sur le pont avec la fille. Homme qui pour le moment était sa cible principale, puisqu'il avait deux choses : une arme et une prisonnière. Roy passerait ensuite. Sans la moindre hésitation, Saladin tira deux fois consécutives, le regard perçant, en incluant légèrement son arme pour que l'impact avec le gros se fasse de telle façon qu'il l'éloigne du bord. La première balle s'expulsa de l'Hardballer en un bruit sourd, atteignant l'homme qui portait Abbigail en plein ventre. La seconde ne fit qu'érafler la joue de Roy, comme un geste dissuasif.

"Je vous conseille de faire ce que je vous ai dis, monsieur."

Saladin ne plaisantait pas. Il était trop précis dans ses tirs pour leur laisser la vie sauve, bien qu'il savait que son premier tir avait incapacité le petit gros, mais ne l'avait pas tué. Il pouvait encore riposter donc le Kurde resta encore plus sur ses gardes...

Spoiler:

POST PNJ :

La situation s'envenimait pour les deux compères. En effet, quelques instant auparavant, le plus petits des deux comparses, portant Abbigail se moquait ouvertement d'elle en prenant une fausse mine effrayé. Il n'agit ainsi que par rétorque, narguant l'adolescente qui lui avait lancé un regard noir quelques instants auparavant. Si les yeux se seraient trouvés être une arme mortelle, nul doute que l'homme y aurait laissé la vie. Bien qu'embrumé par les larmes, ce même regard n'était pas trompeur. Le silence s'imposait, elle comprenait mais n'abdiquait sans doute, n'abandonnant pas. Oui, la situation s'annonçait alors sous les meilleurs auspices, rien ne semblant entraver les actions de Roy et de son compagnon... rien, jusqu'à l'intrusion d'un autre personnage, un personnage qui attira vite leur attention, les deux hommes ne pouvant faire autrement que l'écouter.

Roy scrutait le moindre mouvement chez le Kurde, tentant de dévoiler une faille en sa garde, de chercher le bon moment pour agir... malheureusement il semblait tomber au plus mal, il était indéniable, visible, que s'il trouvait face à une personne aguerrie, et bien pire doté d'un grand sans froid. La rétorque rapide, concise sans appel, ce regard ne vacillant pas, ces gestes assurés...c'était le début des emmerdes, un merdier pas possible duquel il faudrait se dépêtrer. Roy jeta un oeil sur son compagnon... la comparaison était sans appel, lui qui ne savait agir que selon le bon vouloir de son supérieur, imitant au plus mal un semblant d'assurance, pauvre parodie comparé au calme olympien dont semblait doté le militaire.

Oui, seul la diplomatie pourrait faire qu'ils s'en sortent sans dommage, que cette situation à priori inextricable tourne à leur avantage. Il fallait parlementer, tenter de peser le pour du contre.... malheureusement cela ne marcha pas. Décidément il n'avait pas affaire à un simple civil, à une personne ayant pris une arme entre ses mains tel un jouet, loin de là cette idée, la constatation étant sans appel. Les paroles de Roy ne purent le déstabiliser comme il l'espérait. Les dires du Kurde étaient implacables, nul hésitation ne semblant s'insinuer dans sa voix, le trouble n'y ayant nulle place. Roy perdit de son sourire, un début d'angoisse pouvant être dissimulé en partie derriere la façade cale qu'il tentait d'afficher... en partie, oui...

Le prêtre n'eut guère trop le temps de s'exprimer, n'intimant nul ordre à son compagnon qui le regardait parfois avec angoisse, attendant ses directives. Vite, il fallait s'extirper au plus vite de cette situation désavantageuse. Une solution, oui une solution. L'esprit froid de roy en parvint toujours à s'activer, car si Saladin se voulait implacable, Roy n'était pas pourvu de réflexion, son sang froid ne valant cependant pas celui du militaire. Il regarda un instant Abbigail, comme si une pensée lui vint à l'esprit, un court instant d'inattention qu'il paya. Plusieurs balles furent décochées, atteignant son sous son sous fifre, lui même n'étant qu'effleurer. Le bruit des détonations résonnant au mieux, un horrible cri de douleur le suivant, celui de l'homme touché en son ventre.

"..."

Aucune parole ne fut lâchée par le faux prêtre qui vit alors son compagnon tomber en avant, relâchant Abbigail qui atterrit aux pieds du prêtre, ne faisant pas attention à la façon dont elle tombait. Pourquoi ne lui avoir effleurer que la joue et avoir ainsi tirer sur son compagnon ? Était ce parce qu'il avait juger le sauvetage d'Abbigail plus important ? Ou désirait il quelque chose de sa part ? Roy se reprit bien vite, penser, oui penser, la solution ne devait pas être loin. Non loin se tenait les arbres, mais comment les atteindre, son compagnon se tordait de douleur au sol sur ces quelques secondes qui s'écoulèrent. La discussion semblait close, il ne faisait aucun doute aux yeux de Roy que son interlocuteur n'hésiterait pas à lui tirer dessus... Alors que le doute se lisait sur son visage, un coup de feu se fit entendre... non c'était son sous fifre qui tirait au plus vite sur l'intrus... deux coups, mais deux coups manquant de précision, la douleur aveuglant l'homme qui agit en un geste mêlant désespoir, et colère, émettant un grognement sonore, criant ainsi sa rage... Ceci dit les balles bine que n'ayant que peu de chances d'atteindre frôleraient au moins le personnage... mais il fallait agir promptement pour Roy... en un instant, il s jeta sur Abbigail, sortant prestement un objet, une fiole de la poche se trouvant en son poitrail, facilitant bien les choses.

"Plus un geste.... je sais que tu n'hésiterais pas à tirer.... Ceci dit, tu n'aurais rien à y gagner, si je lache ceci j'y passerai... mais sois assurée que la fille aussi... avec de la chance toi aussi"

Quel était le contenu de la fiole ? Du bluff ? Un quelconque explosif des plus dangereux ? Quelque chose de nocif, une expérimentation qui réduirait à néant toute défense et tuerait le kurde, que ce soit à l'instant ou sur le long terme ? Rien n'était sur, ceci dit, le visage de Roy affichait de nouveau une plus grande assurance, son ton devenant plus calme, intimant ses conditions, tenant Abbigail de par sa taille... un instant il se mit à lécher son visage d'un geste très rapide, en arrivant à sourire comme si la situation commençait à l'exciter. Peut être était il fou ? peut être jouait il cette même folie ? La seule certitude était que rien ne filtrait sur son visage si cela était le cas. son visage et son corps qu'il prenait tant de soin à dissimuler au mieux derrière la silhouette de l'adolescente

"Je vais m'éloigner un peu avec la fille, de ton coté laisse tomber ton chargeur et vide le barillet, avant de poser ton arme... si tout se passe bien je la relacherai... tu ne voudrais pas qu'il t'arrive quoique ce soit hein... Abbigail..."

Son ton ne dévoilait plus la peur qui pourtant devait l'habiter, non il n'en sortirait pas s'il montrait la moindre faille. son compagnon n'ayant plus d'importance depuis fort longtemps. Il ne fallait pas laisser le moindre instant de reflexion, Roy avançait en de minuscules pas en direction des arbres, Abbigail lui servant toujours de bouclier, elle qu'il enserrait avec force, prêt à rejoindre cette sortie si Saladin n'agissait pas pour l'en empêcher.

Les princesses, dans les films, elles s’en sortent toujours. Mais moins dans la réalité apparemment. De toute façon, Abbigail n’avait rien de royal en elle. Sauf peut-être son côté capricieux d’enfant gâté. Mais cela ne l’empêchait pas de ressentir un brin de frustration. Parce que même si elle n’était pas une princesse, elle se devait d’échapper à la mort! D’un autre côté, elle se sentait inutile à la situation. Quoique pour dire la vérité, ce n’était pas qu’un sentiment. Abby ne servait strictement à rien. Si ce n’était à se plaindre et à s’attirer des ennuis. Mais si jamais elle avait eu un brin plus de force, sans doute lui aurait-il été possible de frapper celui qui la tenait. Et après de régler son compte à l’autre faux-prêtre de pacotille. Qu’elle aurait aimé pouvoir lui faire ravaler ses paroles emplies de fausse sympathie… Certes, elle était attachée, plus ou moins en train de pleurer et terrifiée, mais après tout, rien n’interdisait à l’adolescente de s’imaginer elle-aussi comme une héroïne. Elle était coltinée au rôle du sac à pomme de terre/pauvre victime sans défense de toute façon. Ce qui ne changeait guère de d’habitude en fait.

En tout cas, elle n’eut pas vraiment le temps de pleurnicher un peu plus sur son sort car des coups de feu retentirent alors. Un peu trop violent pour Abbigail tout ça. C’est sans doute ce qui fit qu’elle ferma les yeux. Quelques instants plus tard, l’homme qui la tenait, visiblement blessé, la lâcha enfin, sans doute trop blessé pour continuer de la porter. En tout cas, le contact avec le sol ne fut pas vraiment des plus agréables. Pour ne pas dire douloureux. L’adolescente, encore attachée, s’étala ainsi de tout son long sur le sol sale de l’endroit. Après quelques secondes, le temps de reprendre ses esprits, l’adolescente rouvrit les yeux, en se rendant compte d’un fait horrible. C’était de la terre sur le sol, non ? Alors ses vêtements devaient être… Sales. Très sales. Il n’y avait vraiment pas à dire, ces deux sales types étaient des crétins, des personnes horribles… Bien sûr, elle ne songea pas que cela pouvait être de la faute du soldat à la chevelure rousse flamboyante. Après tout, il était en train de la sauver, ou tout du moins de se débarrasser des deux autres. Ce qui revenait plus ou moins au même.

Alors que la jeune fille pensait tenter de se relever, le faux-prêtre se chargea de cette tâche lui-même, l’attirant contre lui. Les larmes dans les yeux d’Abbigail étaient toujours présentes mais elles ne coulaient plus sur ses joues. Par contre, son regard se fit encore plus colérique. Qu’est ce qu’il avait à poser ses sales pattes sur elle celui-là? Génial, il voulait faire un suicide collectif. Immédiatement, l’adolescente décida que se serait sans sa magnifique personne. Mourir comme ça, dans les bras d’un fou-furieux était hors de question pour elle. Voir même mourir tout court en fait.

« Vous êtes dingue ! Complètement dingue… »

Tient, elle n’avait finalement pas réussi à résister à son envie de parler. Parce qu’une Abbigail silencieuse n’était pas une véritable Abbigail. Son ton était froid, pour ne pas dire glacé et son beau visage, d’ordinaire si calme, affichait une moue mi-outrée mi-colérique. Elle était partagée entre l’envie de lui cracher au visage, ce qui aurait été trop dégoûtant pour qu’elle le fasse, même envers une personne qu’elle détestait, ou bien se mettre à lui hurler dessus. Finalement, après un vague instant passé à le fixer, elle décida de se taire. Ne serait-ce que pour le moment. L’homme se mit alors à marcher, l’entraînant dans son sillage. Partir ? Pour aller où ? Un peu plus loin pour la tuer ? A ça non. Pour mademoiselle Stray, il était absolument impossible d’envisager l’idée. Mais elle n’y pouvait rien. Parce qu’elle avait, au milieu de sa colère, cette peur immense et dévorante de la mort, de quitter un monde qu’elle ne connaissait encore qu’à peine. C’est sans doute ce qui fit qu’elle recula avec lui, tout en regardant sur le côté, dans la direction opposée du prêtre. Non, elle ne voulait pas mourir à cause d’un refus d’obtempérer. Même si, dans le fond, elle savait parfaitement qu’il la tuerait sans doute plus tard. En plus, cet enfoiré la tenait bien trop fort pour qu’elle puisse s’enfuir. Ce n’était pas juste… Pas juste du tout… Mais qui a dit que ce monde l’était, hein Abby ?

Tandis que le canon long de son Hardballer fumait encore, expulsant une odeur de poudre brûlée, Saladin entendit deux détonations bien distinctes. Une balle alla se perdre dans le décor tandis que la seconde siffla douloureusement à quelques mètres de son oreille droite, se fichant dans l'écorce d'un arbre non loin. Le sbire de Roy avait tiré, mais surement que sa blessure l'empêchait de viser correctement. Ou peut-être simplement qu'il s'agissait d'un amateur. La question n'était pas d'actualité puisque le peu de temps que l'agent de la CIA la chevelure flamboyante avait été occupé avec le menu-fretin, le gros poisson en avait profité pour se saisir de la sirène, brandissant à présent une mystérieuse fiole telle une arbre. Bluff ou vérité? Une menace potentielle de contamination, ou autre, d'agression chimique, d'explosion était à envisager. Il s'agissait éventuellement d'un mélange moins dense de nitroglycérine, ou peut-être d'une souche virale. Ou peut-être..... peut-être que cela pouvait aussi être une des choses que le Kurde recherchait. Du coup les choses devinrent bien plus sérieuses.

Il fallait la jouer serrée, mais Saladin était un expert en la matière, son sang froid effrayant et son sens du calcul en faisant un bon agent. D'un geste rapide de la tête, il regarda la configuration de la scène. Roy devrait passer le pont pour s'éloigner de lui, puisque le roux se trouvait à l'extrémité. Un terrain mouvant... Son arme ne lui serait d'aucun secours, mais s'en défaire un moment donnerait le bénéfice de donner l'impression au prêtre d'obtempérer à sa requête, endormant éventuellement sa méfiance. Lorsque Roy lui ordonna de déposer son arme, Saladin s'exécuta sans rien dire, sortant son chargeur, vidant la balle se trouvant à l'entrée du canon, avant de poser le tout par terre derrière lui et de mettre les mains en l'air, derrière sa tête, en signe de bonne foi. Sécuritsante mascarade? Il l'espérait.

"Je vais m'éloigner un peu avec la fille, de ton coté laisse tomber ton chargeur et vide le barillet, avant de poser ton arme... si tout se passe bien je la relacherai... tu ne voudrais pas qu'il t'arrive quoique ce soit hein... Abbigail..."

"Voilà qui est fait, monsieur."

Afin d rassurer un peu plus Roy, Saladin poussa son arme en arrière du bout du pied, et avança de quelques mètres en avant. Jouer "serré", on avait dit. La stratégie d'attaque était simple mais ardu : endormir le doute, détourner l'attention de sa prochaine arme et point d'attaque. Ensuite, faire basculer Roy dans le vide, dans la rivière. Cela demanderait comédie, rapidité et dextérité. Trois chose que le Kurde possédait. Voyant Roy s'éloigner avec Abbigail, Saladin commença la première phase de son plan, en priant pour qu'elle fonctionne.

"Ne lui faites pas de mal. Abbigail, tenez bon."

Une phrase totalement anodine pour donner le sentiment que Saladin n'était centralisé que sur la jeune captive, idée qu'il tenta de renforcer en ne regardant qu'elle, droit dans les yeux. Pour le reste, il faisait confiance à sa vision périphérique et sa perception au dessus de la moyenne. Et puis un pas, et deux, tout doucement, discrètement. Un déplacement vers la gauche, minime, essentiel. Vital, tout doucement. Saladin le lâchait pas Abbigail du regard, mais ce n'était pas elle qu'il regardait : c'était Roy. Le temps lui était compté, mais le chef de station de Sirius calculait à la vitesse de l'éclair sa nouvelle configuration de combat. Il avait une chance sur deux de s'en sortir et de sauver Abbigail. Et lorsque le moment serait venu, il frapperait, comme l'Ocelot font sur sa proie, se cachant derrière les rochers. Un Ocelot a beau être petit, ça reste un prédateur.

Juste un instant d'inattention. Un instant qui ne venait pas et que Saladin devrait provoquer. Le roux fini par prendre sa respiration et dire à Abbigail, d'une voix forte :

"Abbigail vite! Défendez-vous, faites quelque chose! Ne vous laissez pas tuer!"

Saladin supplia presque la jeune fille, espérant réveiller en elle l'instinct de survie, en lui faisant montre de la peur de la mort. peut-être que Roy ne voudrait pas la tuer, mais c'était sans importance. Il avait juste besoin d'un mouvement de panique de la part de la jeune demoiselle, ou d'un coup, de quelque chose qui déstabiliserait le faux prêtre pour pouvoir déclencher la suite de sa phase d'attaque...

POST PNJ :

Dingue ? Oui il l'était peut être, Abbigail ayant sans doute raison de le définir ainsi. Mais Roy quand à lui n'y voyait qu'un petit plaisir sadique retiré de son travail. Il reprenait confiance en la situation, trop peut être. Si quelques instants plus tôt Saladin avait eut les cartes en main, il tentait de reverser le situation. Un otage, il ne pouvait agir qu'ainsi, son compagnon lui avait offert l'opportunité qu'il attendait, gisant désormais sur le sol, comme si user de son pistolet avait drainé ses dernières forces. Aux paroles d'Abbigail, Roy eut un petit clin d'oeil. Non pas pour la rassurer, une manière de lui dire à sa façon qu'elle n'avait pas tort quand bien même il ne le pensait pas. En passant pour fou, il y aurait sans doute moins de chances que la demoiselle ainsi retenue n'aie d'idées saugrenues, comme tenter de s'échapper.

"Allons, tu ne me trouvais pas si dingue tout à l'heure très chère Abbigail..."

Son ton reflétait un certain amusement. Un sentiment qui n'était pourtant pas si réel, la situation, n'ayant rien de jouissive contrairement à ce qu'il pouvait laisser croire. Mais il s'en sortirait. Pour l'instant il continuait de reculer, se dirigeant vers le pont, prêt à l'emprunter, de s'en servir comme échappatoire. Il n'eut aucun sourire, malgré sa satisfaction et son soulagement, quand Saladin jeta son arme. Oui, il devait montrer qu'il contrôlait la situation malgré ses angoisses. il devait jouer à armes égales avec son ennemi ou tout du moins lui faire croire que la partie serrait serrée, ne pas lui faciliter la tâche et lui donner l'envie d'en finir. Son compagnon semblant avoir perdu connaissance sous la douleur. Lorsque Saladin usa du prénom de la jeune aristocrate, lui demandant de tenir bon, Roy, reprit la parole.

"Allons, notre demoiselle en détresse n'a pas à s'inquiéter si elle obéit... n'est ce pas Abbigail ? Tu vas être sage et m'obéir eu doigt et à l'oeil ? Être une gentille fille bien obéissante et me suivre sans broncher."

Une moue de satisfaction et un plaisir facilement identifiable. Cette fois il était clair que Roy prenait grand plaisir sur l'instant. Oui, il dirigeait de nouveau les opérations. Il menait la barque et Saladin ne pourrait rien y faire. Aux yeux de Roy, Saladin ne s'intéressait plus qu'à la survie de la miss, et il en jouerait, ne se doutant pas de ce que pouvait planifier le Kurde. Le faux prêtre en venait à narguer Abbigail alors que son étreinte ne perdait rien de sa puissance. Lui qui avait put remarquer le comportement de l'aristocrate se disait intérieurement qu'il la ferait ainsi bouillir de rage, mais que pourtant elle serait impuissante. Il ressentait un certain plaisir sadique à infliger diverses souffrances à ses victimes, de faire en sorte qu'elle le haïsse mais se trouvent impuissantes et ne puissent agir. Roy ayant quelques paroles murmurées au creux de l'oreille de l'aristocrate malchanceuse.

"Bien, bien, continues comme ça... alors Abbigail ? j'ai l'impression que nous ne sommes plus près de nous quitter."

Le visage de Roy se fondit un instant sur plus près de celui de sa prisonnière, humectant sa senteur, comme pour moi l'effrayer. L'assurance de Roy transparaissait, bien trop sans doute. Cette même assurance qui lui coûterait sans doute cher. Un tiers du chemin s'était effectué sur le pont, Roy serrant alors moins fort Abbigail, jetant parfois des regards en arrière, vérifiant que l'autre berge ne contiendrait aucun danger. Mais la danger ne viendrait pas de par ce côté, Saladin intimant à Abbigail de se défendre. n'avait il pas conscience de ce que pouvait tenir Roy entre ses mains ? Mais tenait il justement un objet dangereux ? Ceci dit la remarque de Roy le figea un court instant, relâchant légèrement sa prise, instant que saisirait peut être Abbigail... Si cela ne serait fait, le faux prêtre la resserrait de nouveau, activerait le pas et peut être prêt à à faire payer à Saladin ses paroles. Ces au moment ou Saladin avait prit la parole qu'un grognement se fit entendre, celui du comparse blessée, visiblement il reprenait conscience, lui qui fut laissé pour compte rentrerait de nouveau dans le jeu.

Dire que Abbigail voulait le tuer était un doux euphémisme. Lui arracher les yeux, le frapper à mort avec son appareil photo… Voilà quelles étaient les pensées de l’adolescente tandis qu’il la forçait encore à s’éloigner. En plus, il se moquait d’elle, de sa naïveté pour être plus précis. Mais elle l’avait trouvé si charmant, si distingué… C’était une bonne leçon pour elle en un sens. A présent, elle savait qu’elle ne devait plus jamais faire confiance aux autres. Surtout pas à ceux qui se prétendaient ses alliés. D’un autre côté, pour une personne en danger de mort, la jeune fille réfléchissait peut-être un peu trop. En effet, il aurait mieux valu agir, frapper, se défendre. Plus facile à dire qu’à faire. Voir Saladin jeter son arme ajouta d’ailleurs un peu de panique à l’adolescente. Ce n’était pas le mieux à faire selon elle. Parce qu’on ne peut pas en venir à des compromis avec des monstres comme Roy. Enfin, c’était peut-être mieux que de tirer dans le tas et de la tuer en même temps que le dingue…

En tout cas, la ‘demoiselle en détresse’ avait surtout envie de lui coudre les lèvres lorsqu’elle entendit les paroles de Roy. A l’inverse, l’homme qui était plus loin, d’ailleurs elle se demandait un brin ce qu’il faisait là celui-là, lui dit de tenir bon. C’est qu’ils étaient contradictoires ces deux-là… Même si Abbigail était plus prompte à écouter Saladin que celui qui voulait tous les tuer. Et c’était dans ce type de circonstances que la jeune fille regrettait ne pas avoir mit ses sublimes bottines à talons qu’elle avait acheté deux mois auparavant. Le rapport avec la situation ? Eh bien, les talons presque aiguilles des chaussures de l’adolescente auraient sans doute réussi à arracher un hurlement de douleur à son ravisseur si jamais elle l’avait frappé avec. Parce que ce n’était pas avec ses baskets qu’elle pourrait faire quelque chose comme ça. Ca lui rappelait aussi qu’elle n’avait pas encore acheté le sac à mains tendance pour aller avec les bottines. Bah, lorsqu’elle sortirait de cet enfer, car elle comptait bien survivre, se serait passé de mode de toute façon. D’un autre côté, ça ne la dérangeait pas tellement. Après tout, avec l’argent qu’elle touchera lorsqu’elle sera devenue célèbre, à elle le shopping…

C’est que l’Assombra en avait presque perdu le fil de la conversation avec tout ça. En tout cas, les bêtises qui s’échappaient de la bouche de Roy ne lui donnaient pas envie de replonger dans la réalité. Pas du tout même. En tout cas, les paroles de Saladin, qu’elle n’avait entendu qu’à moitié, semblèrent déstabiliser pendant quelques secondes l’homme qui la retenait prisonnière. Restait à savoir si l’adolescente allait écouter les conseils de son peut-être sauveur ou bien se maintenir tranquille à cause de ce que tenait le prêtre dans ses mains. Certes, Abbigail était une personne hautaine, pénible, râleuse, qui ne savait pas se battre et fuyait tous les problèmes. Mais, elle ne pouvait pas pardonner ce que son ravisseur lui avait fait subir jusqu’ici. D’abord, ses vêtements étaient salis, en plus elle avait servi de sac de pommes de terre et en prime… Il osait la toucher avec ses sales mains.

« Moi, rester avec toi ? »

Notons le léger changement dans sa manière de s’adresser au prêtre. De personne sage et bien-élevée, qui lui tenait du monsieur, elle était passée aux termes peu amicaux, comme dingue, et elle le tutoyait. Abbigail était sans doute quelqu’un de bien de poli et de respectueux, qui n’élevait le ton que pour se plaindre et restait toujours dans son rôle d’enfant gâtée insupportable, mais il y avait des choses qu’elle refusait d'accepter. A ce moment précis, ce n’était même plus qu’elle était en colère. Non, ce stade venait d’être dépassé. Et ça, ce n’était pas vraiment une bonne chose. Aussi bien pour le prêtre que pour Saladin en fait. Parce que lorsqu’elle arrivait dans un tel stade de fureur, Abbigail avait l’habitude de hurler. Et tout le monde sait que sa voix pouvait monter dans les aigus d’une manière plutôt insupportable. Mais elle s’en fichait. Complètement.

« C’est… Hors de question ! »

Cette courte phrase fut suivie de bien d’autres, mais qui étaient plus ou moins incompréhensibles. En effet, on n’entendait plutôt une série de hurlements, de cris, particulièrement douloureux pour les oreilles, que des paroles précises. L’air colérique sur le visage d’Abbigail lui enlevait peut-être un brin de sa beauté par contre. Simplement, ce n’était pas vraiment le problème principal de l’adolescente à ce moment précis. C’est pour dire à quel point elle était énervée. Elle commença alors à se débattre, sans cesser de hurler. Si le prêtre avait lâché sa fiole et envoyé les gens présents vers la mort, elle ne s’en serait même pas rendu compte. En tout cas, elle avait l’impression d’assez bien réussir ce qu’elle faisait. Même si, d’un autre côté, il était fort possible qu’elle se trompe. Parce qu’elle n’était pas en état d’analyser clairement la situation.

Le temps semblait s'être ralenti pour le véloce Ocelot qui dormait en Saladin. Roy, sa proie. Il ne le laissait pas s'échapper, ça non. Il voulait cette fiole, qui pouvait receler un mystère, un coup de bluff, ou quelque chose d'intéressant pour son investigation. Cela dit ça valait le coup de tenir bon et de patienter encore un peu. Le Kurde prit meilleur appui sur la terre sous ses pieds, près à bondir, à déployer son corps tandis que le faux prêtre s'éloignait avec la jeune fille qui semblait se prénommer Abbigail. Attendre le moment propice, sans faire mine de le faire. Paraitre trop loin, inoffensif sans arme. Attendre sans rien dire. Le Kurde avala sa salive en regardant le couple mal assorti s'éloigner, empruntant le pont, abandonnant là le sbire de Roy qui commençait à recouvrer ses esprits, un Beretta à la main. Il faudrait agir, agir vite. Et bien.

Comme il l'espéra, Abbigail fut sensible à ses invectives, et sembla se rebeller comme il le fallait, hurlant de rage, désorientant le pauvre prêtre de pacotille. C'était le moment, avant que le sbire ne soit un réel danger. Saladin, rapide et décidé, s'avança vers l'homme à terre pour lui flanquer un coup de pied en plein visage, avec le plus de force qu'il pouvait, bien qu'il n'avait guère plus de force qu'une femme; Son arme étant trop loin de lui, il se pencha prestement sur le corps du sbire pour saisir le Beretta et mettre rapidement Roy en joue, mais de manière différente de la première fois. En effet l'agent de la CIA posa le canon de l'arme sur son avant bras, et visa au plus juste, au plus précis, directement dans l'épaule du type, entre deux os, dans l'articulation. Il était habitué aux tirs de précisions même s'il n'était guère Sniper, et la balle alla se ficher exactement où il l'avait désiré. Une gerbe de sang plus tard, Roy était touché, la balle pénétrant profondément sa chair pour lui disloquer l'épaule.

Le sbire à ses pieds avait une balle dans l'estomac, se vidant douloureusement de son sang en gémissant bruyamment. Il n'y avait plus rien à faire pour lui, dans cet endroit, il était condamné à mourir. Saladin resta debout un instant devant lui avant d'orienter le canon de l'arme sur le crâne d e l'homme et de l'abattre de sang-froid, pour qu'il ne souffre pas, et surtout, pour qu'il ne soit plus une menace. Le Kurde était ce genre d'homme qui pour le travail savait mettre ses sentiments humains de côté pour tuer quelqu'un sans regretter, du plus pur sang-froid. L'agile Ocelot fonça ensuite corps en avant sur le pont, en se tenant à la rambarde de corde vieillie, pour tenter d'atteindre au plus vite Abbigail et Roy. La mort du sbire ne lui pesait pas sur la conscience, car il était habitué à ce genre de sales boulots... et il n'était pas homme à regretter en général.

Pour le moment, tout ce qui l'importait, c'était de neutraliser Roy, de récupérer la fiole et de sauver Abbigail. Tout un programme hein. mais la jeune fille était une aide précieuse, et Saladin ne pourrait pas faire sans elle.

"La fiole, Abbigail, par pitié! Attrappez-la!"

Abbigail était le seul espoir de Saladin, car il était bien trop loin. Il n voulait pas que cette fiole au contenu inconnu ne tombe du pont et se répande dans la rivière. Allez savoir quel poison elle contenait... Le Kurde comptait à présent sur la rapidité de la jeune fille...

Spoiler:

POST PNJ :

Roy prenait bien trop d'assurance au fur et à mesure qu'il s'échappait, une attitude qui lui coûterait cher. Bien qu'il sache qu'il ne devait pas se laisser aller, que le moindre écart lui serait payé au centuple, il ne pouvait s'empêcher d'apprécier la situation. Non pas le fait de s'être fait un ennemi en la personne de Saladin, un qui se montrerait sans pitié, impitoyable s'il lui en laissait l'occasion. Non, Saladin l'inquiétait malgré que son arme soit au sol, il prévoyait sans doute de sortir une carte de sa manche, un atout qu'il déploierait à un moment bien senti. De ceci le faux prêtre en avait parfaitement conscience... du moins un temps, ceci étant éclipsé par le plaisir qu'il ressentait à observer le changement de comportement chez l'aristocrate. Elle ne se lamentait pas, ne suppliait pas, non elle commençait à répliquer avec plus de hargne, rendant le jeu du psychopathe plus jouissif.

Les invectives piquantes de la demoiselle, incompréhensibles en partie, lui arrachèrent un gémissement malsain. Oui, il était malade, aimant jouer au chat et à la souris, torturer ses proies pour ainsi "prendre son pied". Malheureusement il ne savait pas se contrôler et si, seul avec Abbigail, il lui aurait fait connaître mille tourments, Saladin avait changé la donne, une présence inhabituelle dont Roy n'avait pas sut faire une abstraction totale. Elle qui se trouvait déformée par la colère gagnait en beauté à ses yeux, et lorsqu'elle se débattit Roy fut un peu décontenancé, relâchant sa prise, vacillant, ne se préoccupant pas de son sbire qui se vit confisqué son arme. Il était trop tard il n'avait pas le temps d'esquiver quoique ce soit, son attention étant porté dans le croche pied qu'il fit à Abbigail pour qu'elle ne s'échappe pas si aisément, tenant toujours sa fiole en main.

Puis, une balle lui arracha un cri de douleur surréel, cette douleur atroce et si vive l'ayant touché de plein fouet. Du sang ! Son propre sang qui s'écoulait, toute ceci de la faute de l'intrus. La fiole que tenait en main Roy roula sur le pont prête à rejoindre l'eau de la rivière sous quelques secondes, entrouverte en partie sans pourtant que cela soit décelable sans l'avoir en main. Le regard que lança Roy à Saladin fut emprunt de douleur, le faux prêtre se tenant l'épaule avec douleur, mais tout autant qu'il souffrait, il fixa sur une seconde Saladin, croisant son regard. Oui, il ne l'oublierait pas, le Kurde aurait à souffrir de son intrusion, et bien pire de s'être ainsi joué de lui. Quand à Abbigail, il n'en avait pas fini d'elle, il n'avait d'autre choix que de battre en retraite, mais elle restait sa cible, Roy étant désireux de se l'accaparer, oui, elle serait un jouet qu'il aimerait torturer mentalement. Sa voix, plus faible se fit entendre.

"Tu ne perds rien pour attendre... princesse... contaminée"

Roy profita de ce qu'une attention minime lui était accordé au profit de la fiole qu'il avait eut en main quelques instants plus tôt, roulant sur le côté, se précipitant pour rejoindre la rivière de par delà le pont. Il prenait un grand risque au vu de sa blessure mais il n'avait guère le choix, Saladin s'étant montré sans pitié en abattant son compagnon. Bien qu'il pense pouvoir devenir précieux aux yeux de Saladin par des réponses qu'il pouvait apporter, il n'y tenait pas non.. Saladin n'était pas ce qu'il craignait le plus. Il plongea donc dans la rivière, disparaissant sous l'eau, la teinte de son sang ayant assombrie en partie la place à laquelle il se tenait quelques secondes plus tôt. Seule la folle attestait de sa présence il y a peu, une fiole qui ne contenait... que de l'eau, mélangé à un colorant lui donnant un gout plus sucré, mais ceci Saladin et Abbigail n'avaient put le savoir. Le bluff étant le meilleur ami du psychopathe lorsqu'il s'agissait de tromper son ennemi. Il avait d'ailleurs parler de contamination, un seul mot sans explication, désireux de jouer un dernier mauvais tour à Abbigail alors qu'il quittait la scène.

----> Ailleurs

Les gestes désespérés de l’adolescente semblèrent plutôt bien porter leurs fruits puisque le faux-prêtre ne s’y était pas entendu. C’est ce qui lui permit de faire en sorte qu’il la lâche assez rapidement. Malheureusement, la jeune fille se retrouva assez vite de nouveau en contact avec le sol, à son grand déplaisir, suite à un croche-pied qu’elle n’avait pas prévu. Seulement, le choc fut moins violent que lors de sa précédente chute, peut-être parce qu’elle commençait à s’y habituer ? Pour preuve, sa première pensée ne fut même pas qu’elle avait encore salie ses vêtements mais plutôt de savoir où était à présent son kidnappeur. Au moment de sa chute, l’adolescente avait entendu l’homme échapper un cri de douleur et elle en avait conclu que Saladin lui avait tirer dessus. En tout cas, elle n’allait certainement plaindre celui qui l’avait entraîné dans toute cette histoire. Au contraire, Abbigail avait plutôt envie qu’il souffre bien pour ce qu’il lui avait fait. Par contre, elle n’avait pas prêté assez d’attention à ce que lui disait Saladin et en oublia complètement la fiole. Ce qui n’était sans doute pas la meilleure chose à faire.

Tandis qu’elle se redressait lentement, son regard fut attiré par le corps du sbire, à présent sans vie, qui lui inspira une certaine répulsion. Après tout, l’adolescente n’était pas vraiment en accord avec l’idée de tuer. Même si, pour le coup, elle admettait que s’était justifié. En tout cas, elle n’accorda que peur d’attention au cadavre, pour éviter de se dire que sans l’intervention de l’autre autre elle aurait peut-être subie le même sort tout d’abord, mais aussi parce qu’elle avait quelque chose de plus important à faire. Dès qu’elle fut debout, la jeune fille s’acquitta en effet de l’importante tâche de vérifier l’état de son appareil photo. Intact. Heureusement, sinon elle aurait sans doute piqué une crise de nerfs impossible à contrôler. La voix du menteur la détourna alors de sa tâche tandis que les hommes de l’homme résonnaient à ses oreilles. Que venait-il donc de dire ? Contaminée ? Les yeux grisâtres de l’aristocrate s’écarquillèrent à l’entente de tels mots tandis qu’elle faisait volte-face, à l’instant où l’homme disparaissait dans l’eau sombre de la rivière. S’approchant lentement de l’eau, pour poser son regard sur l’entendue sale qui se tenait devant elle, Abbigail réprima l’envie sourde de hurler qui était en train de grandir en elle. Etait-ce encore une fourberie de l’homme ? Ou bien… Une vérité ? Comment pouvait-elle le savoir ? En plus, l’individu venait de s’échapper de la scène, rendant impossible le moindre questionnement.

« Menteur… »

Si elle n’avait point été une princesse, sans doute se serait-elle permise de déverser toute sa rage, se mettant à hurler sans raison. Mais elle avait suffisamment de bon sens pour savoir que cela serait inutile. L’homme était parti et perdre son sang-froid, qu’elle venait à peine de retrouver, n’était pas une bonne idée. La jeune fille se tourna alors vers son sauveur, reprenant enfin conscience de sa présence sur la scène. Certes, il l’avait sauvé. Elle lui en était reconnaissante, même si c’était tout à fait normal selon elle qu’il ait prit sa défense. Restait juste à savoir s’il n’avait pas l’intention de l’envoyer rejoindre l’autre monde à son tour… C’était peu probable, non ? Après tout, on n’aide pas quelqu’un pour ensuite s’en débarrasser ? En tout cas, hors de question pour Abbigail de baisser sa garde à présent, elle avait bien vu ce qu’un manque de méfiance pouvait entraîner et ne tenait pas à retenter l’expérience.

« Merci, monsieur. »

Ce qui ne l’empêcha pas de dire ces mots, soucieuse de remercier son sauveur même si elle n’était pas sûre de pouvoir avoir confiance en lui. Son attitude était redevenue ce qu’elle était généralement, c’est-à-dire tranquille, déterminée et sans doute son côté hautain n’allait-il pas tarder à revenir également. Mais, pour le moment, elle était bien trop préoccupée par les paroles de Roy, même sans véritablement le montrer, pour se soucier de son comportement. Et elle n’eut guère le temps d’y penser puisqu’une voix se fit alors entendre. Un son lointain qu’elle avait un peu de mal à distinguer clairement. Ce qui était plutôt logique vu que cela venait d’assez loin, mais ça, l’adolescente ne le savait pas. Elle profita du silence du lieu pour tenter de se concentrer sur ce qui était dit, se disant que cela pouvait avoir de l’importance. Abbigail ne parvint pas à tout entendre, certains mots lui échappant, mais elle pensa comprendre le principal. Qu’il était étrange d’entendre de tels mots… D’où pouvaient-ils donc venir ? Peut-être d’une station de radio ? Impossible, il n’y en avait plus à sa connaissance. Et puis, dans un tel cas, la voix aurait été métallique à sa sonorité, techniquement.

« Aux Assombras… Rassemblement. »

Voilà les mots que la princesse avait réussi à capter. Les plus importants à retenir de toute manière. Ainsi, elle devait rentrer ? Mais… Et l’homme restant sur les lieux avec elle ? Elle ne pouvait pas juste le laisser là. Cela aurait été impoli de sa part. Cependant, elle savait que l’Abbaye l’attendait et qu’il risquait de se passer quelque chose là-bas. Entre ça et l’autre dingue qui lui avait sortit qu’elle était contaminée… Tout cela allait finir par l’embrouiller. A moins que ça ne soit déjà le cas. Se retenant une fois de plus de perdre le contrôle de ses émotions, l’adolescente posa une main sur ses hanches, ses liens étant apparemment cédés lors d’une de ses chutes elle se retrouvait de nouveau libre de ses mouvements et afficha un air déterminé. Puis elle s’adressa de nouveau à Saladin, se disant que le moment était venue pour elle de savoir ce qu’il faisait là.

« Qui êtes-vous exactement? Moi même, je me nomme Abbigail, comme vous le savez déjà, Stray, j’étais autrefois une étudiante dans cette ville et à présent… Nous n’avons qu’à dire que je me suis alliée à d’autres personnes pour me maintenir en vie.»

A la fin de sa tirade, la jeune fille était plutôt contente d’elle. Sa voix n’avait pas tremblé et elle était restée calme tout du long. Chose qu’elle n’était même pas sûre de pouvoir faire lorsqu’elle avait décidé de s’exprimer. En tout cas, Saladin avait intérêt à répondre plutôt rapidement, parce qu’elle devait rejoindre son clan sous peu.

"Tu ne perds rien pour attendre... princesse... contaminée."

Saladin arriva au niveau de la scène lorsque Roy dit cela, avant de lui lancer un regard emprunt de souffrance. Le Kurde lui rendit l'espace d'un instant le regard, mais le sien était terriblement neutre et froid, sans la moindre émotion décelable, comme si le prêtre avait en face de lui une véritable machine. C'était en partie vrai, puisque Saladin n'éprouvait aucun sentiments durant cette bataille. Seuls ses objectifs comptaient pour lui, le reste il le mettait de côté. Le sbire de Roy était mort d'une balle en pleine tête sans que Saladin ne sourcille, et ce dernier avait tiré dans l'articulation du blond sans hésiter, sachant que cette zone le ferait souffrir plus que le martyr. L'agent de la CIA n'avait aucun pitié, il était froid et implacable. La preuve en était que lorsque Roy disparu dans les abysses, il ne fulmina pas, se penchant juste sur le précipice du pont pour regarder la tâche rougeâtre se développer dans l'eau. Ce type n'était en rien sa priorité, mais il n'exceptait pas le fait que sa chute avait pu ne pas être mortelle.

Contaminée? Pas la fiole? Cette fiole qu'il ne voyait plus, en plus. Saladin réfléchit quelques secondes avant de rejoindre Abbigail, en se tenant à la rambarde de corde du pont car ayant couru, il modifiait le balancement du pont et n'avait aucune envie de tomber rejoindre le faux-prêtre violeur. Dieu sait ce qu'il y avait dans cette fiole, le virus ou un coup de Bluff. Mais aucune crainte ne se vit sur le visage neutre du Kurde, qui préféra y développer le sourire du soulagement. Ça n'avait pas été facile, pour lui comme pour la jeune fille; le combat contre Roy avait été tendu. Le roux considéra rapidement la situation avec calme : un risque de contamination était possible, mais avec les informations qu'il avait eut, c'était peu probable. Ou alors pas aussi vite. En tout cas, il ne fallait pas trainer ici, sur ce pont.

Une fois arriver en face d'Abbigail, Saladin se remit décent. Il sortit un mouchoir de la poche de son pantalon pour essuyer une de ses tempes qui avait accueillie une petite goutte de sueur, après avoir couru, avant que de ses recoiffer légèrement, passant une main dans ses longs cheveux roux, à la manière d'une femme. Ces gestes étaient lents, emprunt d'une bonne éducation visible, mais aussi étrangement maniérés, rappelant ceux d'une femme, bien qu'il était un homme. Le trentenaire termina son réajustement en renouant correctement sa cravate. Il n'aimait pas être mal mit, surtout devant une femme. Le Beretta du sbire se trouvait dans son dos, coincée entre sa chemise et son pantalon par la pression de la ceinture.

« Merci, monsieur. »

"C'est naturel, mademoiselle Stray."

Saladin se donna un air plus perturbé qu'il ne l'était vraiment, histoire de tenter de mettre la fille en confiance. S'il l'avait abordée avec son visage neutre et inexpressif, elle aurait surement eut peur ou été plus méfiante. Ainsi il décida de mentir et de jouer l'essoufflé, même si de toute façon il était quelque part du côté d'Abbigail. Le Kurde ne savait pas comment elle allait réagir, alors il faisait de son mieux pour paraitre bonhomme. Lorsque résonna dans l'air une annonce lointaine, il n'en perdit pas une miette bien qu'il ne comprit pas tout, voir presque rien, mais Abbigail sembla avoir entendu comme lui. Il savait avoir un ouïe capable, étant un des meilleurs tireurs de sa promotion. Cette ouïe exceptionnelle lui avait valu le surnom de "The Ocelot", car comme ce félin, Saladin semblait particulièrement perceptif, bien qu'indolent. Un rassemblement.... Des Assombras? On l'avait un peu briefé sur la situation actuelle de la ville, et les clans qui la dirigeaient, comme celui des Krönes, et ceux qui y proliférait, comme celui des Assombras. Il nota cette information dans sa tête, car pour le moment il avait autre chose à faire.

Saladin posa sa main sur la rambarde de corde près d'Abbigail, stabilisant l'équilibre du pont, se permettant d'ôter le restes de cordes sur les fins poignets de l'adolescente avec un air calme et indolent. Il savait ce qu'elle allait lui demander, car c'était plus que normal. Il savait aussi pertinemment que lui répondre, car cela faisait partie de son "personnage". Sur l'instant, il se contenta de se montrer gentil et prévenant, jetant les restes de cordes à la rivière.

« Qui êtes-vous exactement? Moi même, je me nomme Abbigail, comme vous le savez déjà, Stray, j’étais autrefois une étudiante dans cette ville et à présent… Nous n’avons qu’à dire que je me suis alliée à d’autres personnes pour me maintenir en vie.»

"Enchanté, mademoiselle Stray, désolé de vous croiser en de telles circonstances plutôt ennuyeuses. Je m'appelle Salaheddine Pejar Öcalan, mais vous pouvez m'appeler Saladin. Je suis Kurde, si vous vous demandez d'où viens ce nom étrange. Je fais partie d'une équipe de sauvetage mais nous avons été attaqués par des Zombies mes collègues et moi-même. Nous avons été séparés, et je ne sais pas s'il y a des survivants. Je les cherche."

Le Kurde ne pouvait décemment pas se faire passer pour un civil, vu le sang-froid avec lequel il avait tiré tout le long de la scène, et la précision diabolique de ses tirs sans pitié, aussi préféra t-il une partie de la vérité. Pour donner le change, il eut un sourire bienveillant sur Abbigail, en jouant avec une de ses boucles rouges, entre deux doigts minces comme ceux d'une femme. Saladin pouvait avoir une apparence ambigüe si on ne le regardait pas de près, car il était extrêmement androgyne, même dans ses attitudes. A vrai dire, il aurait fait une très belle femme. En le considérant comme un homme, il n'était pas vilain non plus. Juste assez efféminée. Sa voix elle-même, pour un homme d'âge mûr qui devait surement avoir dépassé la trentaine, était assez peu grave. En tout cas il n'avait rien d'une brute ou d'un gros bras, et encore moins d'un violeur ou d'un monstre. Son sourire n'était visiblement pas artificiel, trahissant un certain soulagement, de voir que c'était terminé et qu'Abbigail était en vie. Il fini par doucement lui tendre la main, pas trop amicalement pour qu'elle ne prenne pas peur, mais assez pour lui dire "je vais vous aider".

"Prenez ma main mademoiselle Stray, partons de ce pont instable si vous le voulez bien. La terre ferme sera mieux pour une discussion. Vous avez eut de la chance que je passais par là. Enfin c'est terminée. Vous êtes blessée?"

Il n’y avait pas à dire, depuis tout ce qui était arrivé à Sirius, le caractère de la jeune fille semblait être de moins en moins stable. Peut-être à cause de son âge… Après tout, on ne laisse pas une gamine de dix-sept vivre des trucs pareils. Quoique… Dans le cas de l’adolescente, c’était sans doute sa manière de vivre qui avait influencé son changement d’émotions. Comment voulez-vous qu’une personne ayant l’habitude d’avoir tout ce qu’elle désire puisse accepter d’être malmené par un dingue et son sbire ? C’était assez difficile. Mais cela n’excusait pas son manque flagrant de tenue. Une personne bien-élevée ne se met pas à crier comme Abby avait fait. Non, généralement, la princesse attendait avec courage son prince charmant, mais sans passer dans un mode bersek un brin hors personnage. Il faut croire que la jeune Stray n’était pas exactement une princesse comme les autres. Le combat terminé, elle se devait cependant de reprendre ses bonnes manières habituelles. Et ceci sans se laisser faiblir. Il en allait de sa réputation.

Bien qu’elle n’en possédait pas vraiment d’autre que ‘dingue suicidaire avec un appareil photo qui devrait plutôt penser à sauver sa peau au lieu de prendre des clichés’. Passons. En tout cas, l’homme qui avait joué le rôle de sauveur semblait plutôt être un allié qu’un ennemi. Ce qui n’empêchait pas l’ex-captive de se méfier un brin. Après tout, cela aurait idiot de se faire prendre au même piège deux fois. Les gens allaient finir par penser qu’elle ne servait à rien d’autre qu’à s’attirer des ennuis si cela continuait. Ce qui n’était pas si éloigné de la vérité, dans le fond. Mais elle n’était pas non plus l’idiote du village, hein… C’est sans doute ce qui fit qu’elle observa d’un regard attentif les gestes de son vis-à-vis. Ce dernier avait des manières un brin féminines. Cependant, la jeune fille n’avait pas d’opinion négative à ce sujet. Au contraire, quelqu’un qui prenait soin de son apparence et de sa personne avait de l’intérêt aux yeux de l’adolescente. Et puis, vu la manière de parler de ce cher Saladin, il était évident qu’il n’était un pas un rustre. Ses paroles égalaient en effet sa gestuelle. Si la situation avait été différente et qu’ils s’étaient rencontrés pendant un dîner organisé par ses parents peut-être aurait-elle pût songer qu’il aurait fait un mari parfait, mais pour l’instant, l’esprit d’Abby était plutôt occupé à mémoriser ce qu’il lui disait.

Une équipe de sauvetage, hein ? C’était plausible. Même si Abbigail se demandait si tous les sauveteurs étaient des tireurs hors-pair comme l’homme en face d’elle. A propos, quel âge pouvait-il bien avoir celui-là ? Difficile à dire. Celle qui avait les cheveux bleutés ne lui aurait pas donné plus de vingt-six ans, mais peut-être se trompait-elle. En tout cas, un très bel homme que ce Saladin. Le reste de son nom lui était bien resté en mémoire mais elle décida de faire ce qu’il souhaitait et de se contenter de l’appeler Saladin. Après tout, ça ne la dérangeait pas. Revenons-en à présent à ce qui nous intéresse, soit les paroles de l’homme. Finalement, c’était peut-être logique qu’il soit un bon tireur. Surtout lorsqu’on savait la crise que vivait actuellement la ville. Et encore, le terme crise était assez léger comparé à la situation. En tout cas, Abby avait raison depuis le début. Quelqu’un était bien venue pour la sauver. Enfin, elle et la ville, mais ça c’était accessoire. Après tout, n’oublions pas que notre chère photographe se souciait d’abord de sa personne avant le reste.

En tout cas, tellement elle était prise dans ses pensées, le fait qu’elle se trouvait sur un pont un brin instable lui avait échappé. En un sens, peut-être aurait-il mieux valu que son nouveau compagnon d’aventures dans la merveilleuse ville envahie par des mangeurs de chair humaine avec un Q.I d’huître, ne lui rappelle pas le détail. Pas que Abbigail avait la moindre intention de paniquer ou quoi que se soit, mais tout de même. Avisant alors la main tendue devant elle, l’adolescent eut un moment d’hésitation. Certes, cet homme lui avait sauvé la vie, il l’avait également aidé à se débarrasser de ses liens sans compter le fait qu’il avait semblé être assez honnête en parlant… Mais elle n’arrivait pas non plus à lui accorder une confiance aveugle. Et puis, il aurait parfaitement, s’il l’avait voulu, la faire tomber dans l’eau là où Roy était tombé quelques instants plus tôt.

« Il me semble que je vais bien… »

Alors, tentant d’oublier un brin sa peur et son manque de confiance, l’adolescente tendit sa main gracieuse et la posa doucement dans celle de Saladin, tout en le fixant du regard, comme pour chercher le moindre signe de mensonge dans son regard ou bien ses gestes. De toute manière, ce n’était pas vraiment comme si elle aurait été capable de se défendre si jamais il avait décidé de s’en prendre à elle.

« Je vous suis reconnaissante de l’aide que vous m’avez apporter, Saladin. »

Au moins, son langage semblait être redevenu parfaitement normal. Ce qui était assez admirable chez cette jeune personne était cette capacité qu’elle possédait à savoir garder ses bonnes manières quelque soit la situation dans laquelle elle se trouvait. Sauf contre les dingues qui racontaient l’avoir contaminé avec la pire chose qu’il soit à Sirius. D’ailleurs, à se propos, était-ce la vérité ou un mensonge fantaisiste du faux-prêtre ? Elle ne savait toujours pas. Et honnêtement, remettre la réponse à plus tard ne lui posait que peu de problèmes à cet instant. Par contre, leur discussion risquait de ne pas être bien longue puisqu’il lui fallait retourner à l’abbaye sous peu. Bien qu’il lui aurait sans doute été possible d’emmener l’individu avec elle. Mais elle n’envisageait pas cette idée à cet instant précis. Peut-être plus tard, quand elle lui accorderait un brin plus de confiance.

« Je me serais bien jointe à vous pour retrouver vos compagnons mais je ne peux pas me le permettre. Il se trouve qu’une réunion qui me semble être assez importante m’attend. Mais j’ai bien sûr du temps à vous accorder tout de même. »

« Il me semble que je vais bien… »

"C'est le principal."

Ce fut tout ce que dit Saladin, prenant délicatement la main d'Abbigail dans la sienne. Sa main à lui n'était en réalité pas plus grande que celle de l'adolescente, et guère pourvu de force, ou plutôt d'agressivité. A vrai dire, elle tenait celle de la petite princesse avec une légèreté étonnante, sans la contraindre, sans la serrer ou l'entrainer. Juste en l'assistant comme il se devait jusqu'à la fin du pont, sur un plancher moins mobile, celui des vaches. Une fois cela fait, le Kurde ne la retint pas plus qu'il ne fallait, lui lâchant lentement la main, pour aller récupérer son arme à terre ainsi que son chargeur presque plein, qu'il arma d'un geste sûr et professionnel, à côté du cadavre de l'homme qui avait assisté Roy. Saladin regarda le corps sans vie à côté de lui sans ciller, se baissant pour le fouiller. Son travail d'investigateur avant tout. Il ne trouva sur lui qu'un chargeur plein t un paquet de cigarettes. Dommage, il ne fumait pas. Un fois la fouille faite, l'agent de la CIA rangea le chargeur dans une de ses poches et s'accroupit plus stablement devant le mort, pour passer ses mains sous le corps et le faire rouler sur le flanc, jusque vers le bord de la falaise, pour le faire chuter dans le gouffre, rejoignant l'eau pour tout cercueil dans un bruit sans mélodie.

Pas de cadavre, pas de preuves. Seulement Sirius était un zone de non-droit, et Saladin le savait bien : personne en lui ferait de remontrances s'il tuait quelqu'un ici. Et pourtant, il avait préféré avoir la délicatesse de faire disparaitre le corps, histoire de lui donner une sortie plus digne. On était pas des barbares non plus. Le roux flamboyant se releva ensuite, s'essuyant les mains par habitude. Il aimait être propre et soigné. Lorsqu'Abbigail exprima sa reconnaissance, il ne dit rien, n'ayant qu'un silencieux sourire féminin, qui le rendait doux et attentif. Ça avait été "Pretty close", mais ils s'en étaient tirés sans trop de dégâts mis à part ce soupons de contamination auquel Saladin avait une solution. Fallait-il encore que l'adolescente lui fasse suffisamment confiance pour accepter d'être ausculté par une de ses connaissances; mais si elle était bel et bien contaminé, le temps pressait. Aussi décida t-il d'être franc et direct. Au diable le reste, il aviserait sur de pieux mensonges pour sauver vie de la civile, s'il le fallait.

« Je me serais bien jointe à vous pour retrouver vos compagnons mais je ne peux pas me le permettre. Il se trouve qu’une réunion qui me semble être assez importante m’attend. Mais j’ai bien sûr du temps à vous accorder tout de même. »

"Ce n'est rien, nous avons des objectifs différents, j'entends bien Milady. Cela dit souvenez vous que vous avez au dessus de votre tête un risque de contamination. J m'en voudrais de vous avoir sauvé de violeurs et de n'avoir pas pu vous secourir de la contamination. Sirius Bridge est tenue par les militaires, vous ne pourrez passer seule. J'ignore comment nos deux larrons les ont contourné mais je dois récupérer une attestation de droit de passage près d'ici, sur la plage. Où je vais se trouve un médecin qui pourrait vous faire un Check Up."

Le Kurde n'insista pas. Il se demandait si Abbigail accepterait son aide, tout en sachant que Miss Fran Abrahams était à même de définir si elle était contaminée ou pas. Et pourrait au cas échéant peut-être lui administrer un antidote. Mais il se doutait aussi que la jeune fille ne lui ferait peut-être pas aussi facilement confiance. Aussi décida t-il de marcher sur des œufs, tout en refaisant sa cravate, tourné vers Abbigail, sans rien cacher de lui, jouant franc-jeu. Il ne voulait pas qu'elle meurt inutilement.

"Vous devez vous méfier, je pense. Mais n'ayez crainte de moi, parce que je ne fais que mon travail. Et si m'accorder votre confiance vous angoisse, ne craignez rien, je ne suis pas du tout porté sur les femmes, je puis vous le jurer. Votre féminité ne craint donc rien à mes côtés. Je vais vous soigner, chercher cette attestation, et sur mes dires, vous ramenez chez vous Milady, je vous le promet."

Saladin eut encore une fois un sourire d'une rare féminité et élégance. Oh oui, jamais il ne blesserait la féminité d'une demoiselle, jamais, lui qui n'était porté que sur les hommes depuis la fin de son adolescence. Avec lui, Abbigail n'avait pas à craindre d'être violée. Bien loin de là. Cette idée, Saladin la trouva quelque peu amusante, mais n'en rit pas. C'aurait été très déplacé. Et l'instant était sérieux. Il voulait emmener Abbigail au camp, pour la soigner. Et récupérer son attestation pour entrer dans Sirius, pour ramener l'adolescente parmi les siens. Il ne craignait pas les Assombra.

Ce qui étrange c’est que la jeune fille commençait à se dire que l’homme en face d’elle était quelqu’un de bien. Etrange ? Non, normal. Après tout, ne venait-il pas de lui sauver la vie ? Simplement, Abbigail se forçait à se méfier, ne voulant pas tomber dans un autre piège stupide avec un inconnu. Croisant ses bras sur sa poitrine, elle observa alors Saladin s’approcher du corps du sbire, à présent sans vie. Que ressentait-elle à cet instant ? Du dégoût en posant ses yeux sur un mort ? Qui sait. En tout cas, l’adolescente détourna bien vite le regard pour regarder de nouveau son appareil photo. C’était bizarre mais elle n’avait pas cherché à prendre le moindre cliché durant tout ce qui s’était passé. Après tout, les photos sont là pour que l’on se souvienne et on ne peut pas dire que la jeune fille avait envie de garder tout ça en mémoire. Son job, c’était de photographier les zombies, pas les simples humains. Ils n’étaient pas assez intéressants et ne rapporteraient rien lorsqu’elle deviendrait célèbre. Pendant quelques secondes ses mains tremblèrent. Un mouvement très court que se permit son corps pour lui signifier qu’elle penserait à ça plus tard. Ce n’était pas dans un moment de doute que l’on songeait à son avenir.

Prise dans ses réflexions à propos du fait qu’il lui fallait se calmer un peu et suivre Saladin du regard, on ne savait jamais ce qu’il aurait pût faire, elle le vit jeter le corps dans le gouffre. Ainsi donc, il n’y avait plus de preuves. Ce fut la première pensée qui la traversa à cet instant. Mais Abbigail se dit qu’elle se trompait peut-être. Après tout, un cadavre de plus ou de moins à Sirius, quelle importance. Tant qu’il ne se relevait pas… En tout cas l’enterrement rapide que subit le sbire ne lui provoqua aucune émotion précise. En un sens, elle se disait qu’elle aurait dût être triste, mais finalement… Ca ne lui importait pas. Pour ne pas dire qu’elle était content qu’il soit mort. Simplement, cette pensée l’effrayait et elle préférait ne pas trop y songer. A quel instant avait-elle perdu son innocence ? Quand est-ce qu’elle avait cesser de se soucier des morts et de la peine des autres ? Abbigail ne voulait pas le savoir. Les paroles de l’homme lui permirent de sortir de ses sombres pensées et elle fronça un brin les sourcils en entendant ce qu’il disait. Cependant, la jeune fille se reprit bien vite, se disant que faire cela allait déformer son si beau visage. C’est ainsi qu’elle fit en sorte de conserver un air neutre, bien que le ton de sa voix était un peu en colère, sans que cela soit vraiment discernable.

« Par des militaires dites-vous ? Cela est un problème, en effet. Et je me serais bien jointe à vous mais il me faut véritablement me rendre rapidement à la réunion du clan Assombra, dont je fais partie. »

Elle cessa là ce qu’elle disait pour mieux réfléchir à la situation. Saladin lui proposait son aide et voulait seulement l’entraîner pour lui faire passer un check-up. A première vue, c’était plutôt amical de sa part. Pourtant, le souvenir de Roy, qui avait dit vouloir lui rendre service également, restait gravé au fer rouge dans sa mémoire. Par contre, un autre point jouait un peu dans l’histoire et l’adolescente ne pouvait pas l’ignorer. Si des militaires gardaient vraiment le pont, alors elle n’aurait pas la moindre chance de passer sans l’homme qui était avec elle en ce moment. La photographe regarda de nouveau son vis-à-vis dans les yeux, comme pour l’évaluer une seconde fois. Mais, avant qu’elle ne puisse s’exprimer de nouveau pour lui dire qu’elle ne lui faisait pas véritablement confiance, Saladin décida de reprendre la parole. Sans doute s’était-il rendu compte qu’Abby n’était plus du genre à faire confiance aux inconnus. Il fit bien de continuer à s’exprimer, car ses paroles eurent un bon effet sur l’adolescente. Ainsi, il n’était pas trop porter sur les femmes ? Dommage, il n’y aurait pas de mariage alors… Mais ce n’était pas si important que ça. Peut-être pouvaient-ils faire un bout de chemin ensemble finalement… De toute manière, l’Assombra n’avait pas vraiment l’attention d’être aussi peu futée que la dernière fois.

« Soit. Mais pas trop longtemps, j’ai à faire ailleurs. »

En un sens, la jeune fille s’en voulait d’avoir cédé aussi facilement. Seulement, son regard était toujours plongé dans celui de Saladin et on pouvait y voir une détermination et une volonté sans bornes. Signifiant que si jamais il avait mentit, elle lui ferait regretter d’une manière ou d’une autre. Même si elle ne savait pas vraiment de quelle façon elle s’y prendrait…

« Sachez, Saladin, que pour l’instant, je me permet de ne pas vous accorder trop de ma confiance. Cependant, étant assez préoccupée par mon état de santé, j’ai prit la décision que cela devait passer avant tout. A présent, si vous le voulez bien, mettons nous en route. »

Son ton était devenu moins froid, plus tranquille et elle agrémenta même la fin de son petit discours d’un sourire amical. En tout cas, tout ce qu’elle avait dit était vrai. Dans son esprit, le mot contamination n’arrêtait pas de passer en boucle depuis le début de leur conversation. Seulement, elle n’avait pas l’intention de craquer. Non, les princesses sont fortes. Alors elle allait rester maître d’elle-même. C’était une sorte de pacte qu’elle avait passé avec elle-même finalement…

« Par des militaires dites-vous ? Cela est un problème, en effet. Et je me serais bien jointe à vous mais il me faut véritablement me rendre rapidement à la réunion du clan Assombra, dont je fais partie. »

"Certes Melle Stray, mais les militaires ne sont pas une nouveauté, puisque tout le monde sais que Sirius est sous la quarantaine de l'Armée Américaine depuis six mois."

Saladin prononça ces mots sans expression particulière, comme pour rafraîchir la mémoire à sa nouvelle compagne de voyage. Il paraissait bonhomme mais avait également sa part de secret à protéger. L'androgyne resta un long moment silencieux, se passant en un film à vitesse accélérée le précédent évènement, se remémorant la manière suspecte d'agir de Roy et de son sbire. Il se demandait bien qui étaient ces deux hommes, et surtout ce qu'il faisait aussi loin de la ville. Une autre question lui taraudait l'esprit : comment avaient-ils fait pour sortir de Sirius-ville sans se faire descendre par les militaires? Avec une otage qui plus est... Suspect. Saladin garda tout cela dans un coin de sa tête et eut un sourire aimable à Abbigail, en montrant en rien qu'il était en train de gamberger. Il fut soulagé qu'elle se montre aussi coopérative, malgré le ton de sa voix qui montrait bien qu'elle était méfiante. Cela dit pour l'agent de la CIA, c'était plus mignon que réellement grave. La réaction de l'adolescente avait un petit côté rebelle de pacotille "je ne voudrais surtout pas que vous m'aidiez hein", qu'il trouva absolument adorable.

« Sachez, Saladin, que pour l’instant, je me permet de ne pas vous accorder trop de ma confiance. Cependant, étant assez préoccupée par mon état de santé, j’ai prit la décision que cela devait passer avant tout. A présent, si vous le voulez bien, mettons nous en route. »

"Cela ne me gêne pas. Il vaut mieux être méfiant ici. Je me demande qui étaient ces hommes, ce qu'ils vous voulais, je puis l'imaginer, mais je me demande comment ils ont pu contourner les militaires du pont. Quels effroyables personnages. Allons-y en effet, le temps presse pour vous."

Saladin était galant homme. Après avoir récupéré ses affaire en bas du pont, il offrit poliment sa veste à Abbigail pour qu'elle se couvre, si le froid la saisissait. Il descendit les roches avec précaution, aidant sa nouvelle compagne d'infortune, tout en scrutant les environ avec un œil aussi perçant que celui de l'aigle. Le camp ne devait pas être bien loin. Il espérât qu'il n'était rien arrivé de fâcheux à son équipe. Rebecca, Erwan, Chance et Aidan... Lui s'en était tiré, mais eux? Il partirait rapidement à leur recherche, comme tout bon chef qui se respecte. Durant la route, le Kurde rechargea son arme de poing ainsi que le Beretta qu'il avait prit sur le corps de l'homme qu'il avait abattu. On est jamais trop prudent. Abbigail ne lui avait pas posé de questions embarrassante : quelle bonne éducation que celle de cette fille là. Cependant, il n'oubliait pas le fait qu'elle s'était définie comme une Assombra. Et il savait très bien qui ils étaient.

Direction : Le camp des Marines.